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Prince, le musicien hors ligne

par Pierre Magnetto
Un collage en hommage à Prince sur les murs de Montpellier © Mucchielli/Naja
Un collage en hommage à Prince sur les murs de Montpellier © Mucchielli/Naja
Arts visuels Arts plastiques Publié le 26/04/2016
Depuis sa disparition, les publications de vidéos et images de Prince sur les réseaux sociaux se sont multipliées. L’artiste avait contraint plateformes musicales et fans de cesser de diffuser ses œuvres au nom du droit d’auteur.

Depuis sa disparition le 21 avril, la vidéothèque de YouTube s’est brusquement étoffée d’une myriade de clips du chanteur Prince. Ils en avaient disparu du jour au lendemain en novembre 2014, en même temps que la star fermait ses sites officiels sur Twitter, Instagram, Facebook, SoundCloud et YouTube. Le Kid de Minneapolis, comme on l’a surnommé, se montrait plus que réticent quant à la mise à disposition de ses contenus en ligne. En cause, la question des droits d’auteur. En 2007 déjà, il avait menacé d’attaquer eBay, YouTube et d’autres plateformes, les accusant de distribuer sa musique illégalement avec la diffusion de bootlegs, des enregistrements de musique live réalisés sans autorisation par un spectateur ou un preneur de son directement sur sa table de mixage. Les enregistrements avaient été retirés. Il avait également poursuivi des fans ayant lancé des sites lui étant dédiés, sur lesquels on pouvait voir des images, les pochettes de ses albums, ou encore les paroles de ses chansons. En 2014, il avait de nouveau porté plainte contre 22 de ses fans, réclamant 1 million de dollars à chacun, soit plus de 800 000 euros.

 

Un précurseur sur l’Internet. Prince avait également refusé d’être distribué sur iTunes. « Ils ne me paient pas d’avance » avait-il argumenté. Il s’était pourtant montré précurseur en matière d’usage du Net pour la vente de disques en ligne en proposant, en 1997, son album Love4oneanother. En 2001, il avait aussi créé le NPG music club, un site proposant diverses formules d’abonnement permettant à ses fans de recevoir en avant-première des morceaux inédits. Mais, après cinq années de fonctionnement, le kid avait fermé sa plateforme pour laquelle il avait reçu en 2006 un Webby lifetime achievment Award, attribué chaque année par l’Académie internationale du digital arts et sciences à des sites innovants.

 

Des ventes record en une semaine. L’afflux de clips et d’images sur les réseaux l’aurait sans aucun doute fait bondir, lui qui se montrait avec raison si scrupuleux avec ses droits d’auteur. Car si l’arrivée d’internet a bouleversé les modes de consommation des œuvres, le droit d’auteur continue de s’appliquer, même en ligne, pour celles n’étant pas encore tombées dans le domaine public. Mais que les fans de la star ne s’inquiètent pas pour ses ayants droit, la vente de ses albums a été boostée par son décès. En une semaine, 650 000 albums ont été écoulés, plus que les ventes enregistrées après les disparitions de Michaël Jackson ou David Bowie. Et ce n’est d’autant pas terminé que de nombreux inédits de Prince pourraient être compilés dans de nouveaux albums tout aussi inédits. La fin de la Princemania, ce n’est pas pour maintenant.

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