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Avec Mobil Teat Raymond Sarti relie la création théâtrale au paysage

par Véronique Giraud
Uniquement alimenté par des panneaux solaires et l’éolien, Mobil Teat permet aux metteurs en scène, chorégraphes, performeurs ou autres, de mettre en relation le paysage qui entoure le site avec ce qui se joue sur scène, explique son concepteur. ©Rivaud/NAJA
Uniquement alimenté par des panneaux solaires et l’éolien, Mobil Teat permet aux metteurs en scène, chorégraphes, performeurs ou autres, de mettre en relation le paysage qui entoure le site avec ce qui se joue sur scène, explique son concepteur. ©Rivaud/NAJA
Raymond Sarti présentant son projet Mobil Teat exposé aux galeries nationales de la capitale tchèque. ©RIvaud/NAJA
Raymond Sarti présentant son projet Mobil Teat exposé aux galeries nationales de la capitale tchèque. ©RIvaud/NAJA
Le scénographe Raymond Sarti à la Quadriennale des arts de la scène de Prague ©RIvaud/NAJA
Le scénographe Raymond Sarti à la Quadriennale des arts de la scène de Prague ©RIvaud/NAJA
Raymond Sarti est l'auteur de nombreux articles sur la scénographie. ©Rivaud/NAJA
Raymond Sarti est l'auteur de nombreux articles sur la scénographie. ©Rivaud/NAJA
Un rêve de paysage dessiné par Raymond Sarti. ©Rivaud/NAJA
Un rêve de paysage dessiné par Raymond Sarti. ©Rivaud/NAJA
Mobil Teat, projet de théâtre itinérant et autonome en énergie conçu par Raymond Sarfati. ©RIvaud/NAJA
Mobil Teat, projet de théâtre itinérant et autonome en énergie conçu par Raymond Sarfati. ©RIvaud/NAJA
Arts vivants Théâtre Publié le 31/08/2023
Raymond Sarti porte loin l’intervention du scénographe. En témoigne son projet Mobil Teat, un théâtre de création, mobile, autonome en énergie, qu’il a présenté en juin à la Quadriennale de Prague.

Dans le sillage des acteurs des pavillons Pays et Écoles (notre article), que coordonnait Artcena pour la Quadriennale de Prague, des artistes français ont été accueillis au sein des Galeries Nationales, un immense paquebot à la fois musée et lieu culturel emblématique de la capitale tchèque. Parmi eux, Raymond Sarti qui présentait pour la première fois au public son projet Mobil Teat, un théâtre nouvelle génération, conçu pour l’île de La Réunion. Ce projet ministériel devrait être installé à la fin de l’année ou début de 2024. « C’est un théâtre de création, ce n’est pas un théâtre de diffusion, précise son concepteur. Toute la question était d’obtenir une énergie autonome. Uniquement alimenté par des panneaux solaires et l’éolien, il permet aux créateurs, qu’ils soient metteurs en scène, chorégraphes, performeurs ou autres, de mettre en relation le paysage qui entoure le site avec ce qui se joue sur scène. »

 

Pour une relation scène / paysage. Ce théâtre de création mobile, de structure légère, est entièrement démontable. L’ensemble des éléments qui le composent ont été fabriqués pour être assemblé dans quatre containers. Ce qui lui permet d’être transporté par mer à La Réunion, mais aussi en Afrique du Sud, au Mozambique, ou dans une autre île. « C’est un projet qui pourrait très bien voir le jour en métropole, suggère Raymond Sarti. C’est une expérience qui est proposée aux créateurs mais aussi aux spectateurs, comme l’a fait Peter Brook antérieurement ». Équipé de 200 places, Mobil Teat est également conçu pour des missions polyvalentes, ateliers d’écriture, de recherches, ou autres. Autre singularité du projet, il revient aux créateurs de choisir le lieu où il sera installé : « Un peu comme un repérage de cinéma où on choisit un angle de vue pour raconter une histoire » précise Raymond Sarti. Évoquant le théâtre d’Épidaure que les Grecs construisirent au milieu des oliviers, l’artiste encourage à « laisser parler le paysage ».

 

Une réponse aux défis d'aujourd'hui. Aller au-devant des spectateurs, proposer une alternative aux salles dédiées pour alléger l’expérience théâtrale, ne pas surenchérir l’artificialisation des sols, faciliter le voyage des productions d’un territoire à un autre, de rendre léger et accessible l’espace de création et de répétition des artistes, sont des réponses concrètes aux défis contemporains. Allier dans la création l’énergie et l’impact du paysage à ceux de l’art vivant devrait conduire à renouveler et enrichir la représentation, la portant vers plus d’humilité et de bienveillance envers le vivant. Le projet a tout de l’utopie, mais donne envie d’y croire.

 

 

BIO. Diplômé de l’école Boulle, Raymond Sarti développe une démarche singulière dans la scénographie théâtrale et du paysage, ainsi que dans la muséographie. Il collabore auprès de nombreux metteurs en scène, chorégraphes, réalisateurs, plasticiens, architectes et paysagistes. Il enseigne la scénographie depuis 2007, à l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris. Parmi ses réalisations, citons Mémoire de garrigue, parcours muséographique dans le paysage (2003) au Pont du Gard, site classé Unesco, ou encore sa scénographie de l’exposition « jardin planétaire » de Gilles Clément à la grande halle de la Villette en 1999 / 2000 et celle de la pièce « Mémoire de fille » de Annie Ernaux (2018). En 2019, il conçoit Mobil teat, un théâtre itinérant autonome énergétiquement, pour le Centre Dramatique National de l’Océan Indien/ Ministère de la Culture.

Raymond Sarti est l’auteur de nombreux articles sur la scénographie, et prépare actuellement un essai Scénographie.s, de la boite noire aux paysages.

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