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Mot de passe oublié ?Le street-art est un art éphémère, ce n'est pas l'artiste Christian Guémy, connu sous le pseudonyme C215, qui contredira cette observation. Alors que la Ville de Reims lui a fait commande de quatre œuvres de street-art au pochoir, l'une d'entre elles, réalisée sur une armoire électrique à proximité de l'hôtel de ville a été… effacée par les agents de la brigade anti-graf de Reims.
L'histoire témoigne d'une façon outrancière l'ambivalence entretenue entre une pratique initialement clandestine, hors la loi, et sa reconnaissance comme art par la commande, privée et publique. La collectivité territoriale, chargée par ses administrés de veiller au respect de la loi sur l'espace public, a donné pour règle au service propreté de repeindre les grafs sur les façades. Mais omment faire la différence entre un graf intempestif et une commande de la ville ? Il suffit que le service culture en informe le service propreté. L'attachée de presse de la Ville reconnaît l'oubli, la mairie a présenté ses excuses à l'artiste. Interrogé par l'AFP, ce dernier a réagi simplement en expliquant que la détérioration d'œuvres pouvait arriver dans le "street art". "Là où j'ai été surpris c'est qu'elle a été nettoyée par la ville alors qu'elle me l'a commandée".
Christian Guémy, alias C215, est né en 1973. Historien de formation, il débute le pochoir en 2003. Il travaille et vit à Vitry-sur-Seine, en banlieue parisienne, où il a invité des centaines d'artistes internationaux à transformer sa ville. Connu dans le monde entier pour ses pochoirs et fresques murales, à Port-au-Prince, New Dehli ou encore Brooklyn. Le 4 janvier 2016, à la demande du commandant Stéphane Motel, du commissariat du 11e arrondissement de Paris, où travaillait Ahmed Merabet tué au cours de l'attentat visant Charlie Hebdo, il a réalisé sur une boîte à feu un portrait multiple du policier orné du fameux "Je suis Ahmed"3.