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Mot de passe oublié ?François Malingrëy au Salon de Montrouge 2015
François Malingrëy, l'un des sélectionnés du 60e Salon de Montrouge, présente un ensemble de peintures et de sculptures. Né avec le numérique, le jeune artiste aurait pu s’écarter d’une expression traditionnelle. Bien au contraire, il se l’approprie, et dans toutes ses dimensions. Tableaux encadrés, grandes scènes et petits portraits, sculptures en argile, se côtoient sur son stand. Les œuvres, d'un réalisme poignant, sont soigneusement mises en scène. Semblant se compléter, elles composent un récit aux dimensions plurielles.
Le visage d’un des personnages du plus grand tableau se reconnaît dans la série des petits portraits. Les œuvres font écho les unes aux autres, formant un tout. " C’est intéressant pour moi de présenter ces séries ensemble : les grandes images, très narratives, qui présentent des scènes avec une série de personnages. explique François Malingrey, Ces personnages sont souvent dédoublés. L’idée est de diminuer la personnalité du modèle, de la faire perdre. Je ne veux pas qu’on y lise une personne avec son histoire, je veux qu’il se transforme en personnage dans lequel le spectateur peut y voir son histoire à lui ". L’idée de narration est donc très présente, celle du dédoublement, encore instinctive, s’est imposée, sans plus d'explication. « J’essaye de créer une image puissante, pour ne pas laisser indifférent, que cela amène à se poser des questions, des questions auxquelles il n’y aura pas d’explication. Sur une même toile, des gens me disent que c’est très morbide et d’autres que c’est rigolo. C’est ça mon pari ».
D'une narration à une autre. Quelques-uns des personnages de la plus grande scène peinte sont sortis du tableau. On les retrouve en tenue de plage, dans des postures énigmatiques, réinterprétés en volumes d'argile peint, allongés cette fois sur un cadre de sable. « J’ai eu l’idée de traiter mon sujet ensuite en volume parce que je pensais avoir trouvé quelque chose de juste dans la peinture et je me suis dit que je pourrais aller voir autre chose, en parallèle ». Les portraits, d’une facture contemporaine, sont peints sur un fond doré qui jette le trouble. « Les fonds dorés font forcément penser aux icones, il est impossible de dire que ça n’a pas à voir, mais mon art ne se réfère pas à une esthétique ou une imagerie religieuse », explique l'artiste. « Les personnages, inscrits dans un décor, en sortent complètement avec ce fond. Le doré est un non espace, il fait sortir le visage de toute narration ». Pour le jeune artiste, rentré de Rome et ébloui par les peintures de la Renaissance, le fond doré lui a permis d'expérimenter pour la première fois le travail à la feuille d’or. Il a tenu à accomplir cette tâche afin de sélectionner lui-même les limites de sa peinture.
Né en 1989 à Nancy, fils d'un père dessinateur de presse, François Malingrëy a toujours su quelle était sa voie. Après le lycée, il a pu poursuivre son travail sur la narration à l’école des Beaux-Arts d’Epinal, spécialisée dans l’image. Trois ans de bonheur. Son diplôme portait sur des principes narratifs alternatifs, sur scène, mixant vidéo-projection, marionnettes, ombres chinoises. Puis il choisit la voie de l’illustration et tente en 2010 l’exigeante sélection à la section de l’école nationale des arts décoratifs de Strasbourg. Il se replonge alors dans l’image, d’abord avec le dessin, puis avec la peinture qui a occupé sa dernière année d’études. Depuis, il vit et travaille à Paris, au Wonder, un atelier installé depuis 2014 dans l’ancienne usine de piles, où une trentaine d’artistes expriment leur créativité. Sélectionné au Salon de Montrouge 2015, il a été récompensé par le Prix du Conseil départemental. Son site.
