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Robert Badinter au Panthéon, une guillotine au Mucem

par Lucie Goar
Photo David Giancatarina 2016
Mucem Marseille
Février 2016
www.giancatarina.com
Photo David Giancatarina 2016 Mucem Marseille Février 2016 www.giancatarina.com
Robert Badinter photographié par Jean Pimentel dans l’émission Géopolis en novembre 1994 sur France 2. © INA
Robert Badinter photographié par Jean Pimentel dans l’émission Géopolis en novembre 1994 sur France 2. © INA
Arts visuels Installation Publié le 07/10/2025
  A l’occasion de l’entrée au Panthéon de l’ancien ministre de la justice qui a aboli la peine de mort en 1981, le musée de Marseille sort de ses réserves une guillotine qui avait été affectée pour mémoire par le Garde des sceaux lui-même au musée national des Arts et Traditions populaires.

« Quand je l’ai vue dans la cour de la Santé, sous le dais noir, avec ses grands bras maigres, dressée vers ce dais, elle avait l’air d’une espèce d’idole, sanglante, qui attendait sa ration de mort. Maintenant, c’est une pièce de musée. Tout est dit », déclarait Robert Badinter au micro de France Inter en 2010 commentant l’exposition « Crime et châtiments » montée cette année-là au Musée d’Orsay à son initiative. Par ces mots, Il évoquait la première exécution capitale à laquelle il avait assisté en tant qu’avocat. Il parlait bien sûr de la guillotine, un objet hautement symbolique de l’histoire judiciaire, politique et sociale française. Cette machine que la loi sur l’abolition de la peine de mort adoptée en octobre 1981 à son instigation avait rendue désuète, est de nouveau exposée au public. A l’occasion de l’entrée au Panthéon de l’ancien Garde des sceaux, le Musée des Civilisation de l’Europe et de la Méditerranée, le Mucem à Marseille, présente à compter du leudi 9 octobre dans le cadre de son exposition permanente « Populaires ? » une guillotine qui dormait démontée en pièces détachées dans ses réserves.

Un objet patrimonial En effet, un an après l’adoption de la loi, Robert Badinter avait décidé d’affecter l’engin aux collections du musée national des Arts et Traditions populaires (dont le Mucem est l’héritier), et d’en faire ainsi un objet patrimonial inscrit dans la mémoire collective et portant la trace de la peine de mort au moment où le pays s’en libérait non sans controverses. Il aura fallu un peu de temps aux techniciens du Mucem pour assembler toutes les pièces de la guillotine qui ne présente aucun danger puisque pour des raisons tout autant de conservation que de sécurité le mécanisme en a été bloqué. Reste donc un objet à la fois inquiétant et immobile témoignant d’un passé révolu et des combats politiques et sociaux qui ont conduit à l’abolition de la peine de mort en France.

 

Mucem, exposition « Populaires ? les trésors des collections du Mucem », section « Peuples en mouvement ».

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