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Au MIAM, une Internationale Sérigrafike pour VOMIR DES YEUX

par Véronique Giraud
Arts visuels Arts plastiques Publié le 08/02/2020
De temps à autre, Dernier Cri sort de l’underground pour perturber l'œil et faire événement. De son atelier de la Friche Belle de Mai à Marseille, l'auteur éditeur Pakito Bolino a sorti livres, estampes, films d'animation pour retracer 26 ans d'édition. Au MIAM de Sète du 8 février au 20 septembre.

Tout est calme sur les quais de Sète en ce début d'après-midi ensoleillé. Les bateaux et les façades des maisons font tranquillement miroiter leurs couleurs à la surface du canal. Mais, en entrant dans le MIAM, le musée idéal qu'Hervé di Rosa a aménagé il y a XX ans pour accueillir l'art populaire et montrer ce qui ne l'est pas ailleurs, l'œil est happé par un fourmillement de choses dessinées, peintes sur les murs, suspendues au plafond, accrochées comme les films négatifs de la photo argentique.

Dès sa création il y a 25 ans, le collectif Le Dernier Cri s'est donné pour slogan : Vomir des yeux. « Dans une période où on est infecté par des pubs horribles, des messages sur son téléphone, tout ça, il faut faire des trucs deux fois plus rapides, deux fois plus violents, mais deux fois plus beaux pour nettoyer tout le reste. À la fin il ne restera qu’une chose, le souvenir du Dernier Cri » commente Paquito Bolino son fondateur. Célébrant 25 ans de découvertes, de rencontres et de collaborations, Dernier cri inonde le MIAM des créations artisanales de la micro-édition, ses fanzines, ses sérigraphies grands et petits formats, ses élucubrations vidéos, son trash. Revendiqué, l’art de la saturation atteint ici un sommet. S'immiscent dans des multitudes d’images qui fourmillent elles-mêmes de créatures, de bras, de crânes, de seins, de multiples slogans. Le visiteur est embarqué dans l'univers d'une graphie internationale dont le dénominateur commun est l'artisanat, le populaire, le politique, le dessiné, le collé, le photoshopé, la couleur… et le liberté. À l’entrée du MIAM, les murs blancs sont entièrement recouverts d’une fresque bleue pâle exécutée in situ par Paquito Bolino. Sur le mur d’en face, une immense toile peinte et un immense livre partiellement déplié. C'est l'œuvre de l’américain David Sandlin (1956) dont la découverte a convaincu Pakito Bolino de plonger dans la sérigraphie. Parmi les collectifs amis, beaucoup des artistes exposés ont été les inspirateurs du fondateur de Dernier Cri, les autres sont ceux qu’il aime ou ceux qui sont venus s'initier à la sérigraphie et à la micro-édition de la friche La Belle de mai de Marseille où est installé l’atelier-boutique de Dernier Cri. La mort, le sexe, la religion, la violence de la société s'expriment d'autant mieux que la micro-édition est à la marge. Peu d'exemplaires, mais une vitalité compulsive, sauvage, qui de part et d'autre du monde propage un grand cri contre la censure bien pensante.

 

Mondo Dernier Cri, une Internationale Sérigraphike, exposition collective du 8 février au 20 septembre - Musée International d'Arts Modestes, 23 quai Maréchal de Lattre de Tassigny, Sète.

 

 

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