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Libres ! Deux collectionneurs s’exposent au MIAM

par Véronique Giraud
De gauche à droite, Norbert Duffort, vice-président du MIAM, les collectionneurs FB/DB, Françoise Adamsbaum, directrice du MIAM, Hervé di Rosa, Président fondateur du MIAM, Maryvonne et Jean Binder, couple de collectionneurs. ©Rivaud/NAJA
De gauche à droite, Norbert Duffort, vice-président du MIAM, les collectionneurs FB/DB, Françoise Adamsbaum, directrice du MIAM, Hervé di Rosa, Président fondateur du MIAM, Maryvonne et Jean Binder, couple de collectionneurs. ©Rivaud/NAJA
Jean Bebin devant une œuvre de di Rosa qu'il fut l'un des premiers à collectionner. ©Rivaud/NAJA
Jean Bebin devant une œuvre de di Rosa qu'il fut l'un des premiers à collectionner. ©Rivaud/NAJA
Un ensemble de figures de magie brésilienne. © Rivaud/NAJA
Un ensemble de figures de magie brésilienne. © Rivaud/NAJA
Vue de l'exposition à l'&tage du MIAM. ©Rivaud/NAJA
Vue de l'exposition à l'&tage du MIAM. ©Rivaud/NAJA
Arts visuels Arts plastiques Publié le 10/01/2024
Amateur ? Amasseur ? Accumulateur ? on ne sait comment qualifier le collectionneur. Pour la première fois, le MIAM (musée international des arts modestes) de Sète invite le public à pénétrer dans l’intimité de deux d’entre eux en téléportant au musée deux univers construits au gré d’une insatiable curiosité et d’une immense passion pour l’art. Jusqu’au 26 mai.

« Aujourd’hui on s’imagine que tous les collectionneurs sont comme Monsieur Pinault ou la Fondation Vuitton. Mais non il y en a qui amassent des œuvres depuis des dizaines d’années, par passion, par amitié, souvent après la rencontre avec les artistes » lance en préambule Hervé Di Rosa, cofondateur du MIAM. Les deux collections que le musée sétois expose sidèrent par le nombre d’œuvres. D’autant que les deux vidéos installées à l’entrée du parcours, où l'on voit défiler des vues de l’intérieur des appartements où elles sont habituellement installées, témoignent d’une profusion de tableaux et d’objets populaires bien supérieure à la sélection des deux commissaires de l’exposition, Françoise Adamsbaum et Norbert Duffort. Au rez-de-chaussée, on découvre les coups de cœur de François Bébin, qui fut l’un des premiers collectionneurs des œuvres d’Hervé di Rosa, au tout début des années 80, et dont la passion pour la figuration libre de ces années ne s’est jamais démentie.

Le goût de Maryvonne et Jean Binder, l'autre couple de collectionneurs, s’est lui porté davantage sur l’art des années 50 et 60, en particulier sur ceux de Félix Labisse et Lucien Cutaud, deux artistes injustement oubliés auxquels Jean Binder a consacré des années de recherches et livré plusieurs ouvrages exceptionnels.

« Ce sont des collectionneurs singuliers, décalés, qui sont dans l’esprit du MIAM c’est-à-dire une liberté qui consiste à construire des proximités artistiques qu’on n’attend pas et qu’on ne voit pratiquement jamais dans les musées. L’exposition s’appelle Libres ! pour cette raison » explique Norbert Duffort, l'autre fondateur du MIAM, qui confie que, comme tout musée, le MIAM a besoin des collectionneurs et le souhait de les associer était là depuis longtemps.

Les deux collections ont en commun de célébrer l’art figuratif à travers des œuvres datant des années 30 à la fin du XXe siècle. Cette longue histoire côtoie le surréalisme, l'au-delà, l'exotique, la magie noire, un art populaire du Brésil, le bord de mer. Ces créations hétéroclites se trouvent ici réunies par l'intérêt, la sensibilité et les rencontres fortuites des collectionneurs.

 

L'exposition Libres ! témoigne de la construction d’une collection. Celle-ci se conçoit au fil des rencontres artistiques, au gré du cheminement d’une vie et d’une pensée, de voyages, de croyances. Chaque œuvre a interpellé, racontant à leur façon l’indicible, délivrant une esthétique de liberté avec laquelle le collectionneur sent une communion intime. Pour François Bobin, l’émotion artistique date de l’enfance, comme il le confie. « Quand j’étais tout petit, un dimanche par moi était consacré à la beauté. Mon père embarquait la famille, nous étions quatre enfants, et ma mère choisissait des endroits où elle pourrait nous montrer des choses belles. » Son œil formé à la beauté l’a guidé et le guide toujours pour construire sa collection très éclectique, dont il ne s’est jamais séparé.

 

Une telle exposition ne pouvait avoir lieu qu’au MIAM en France. Rappelons qu’un autre grand collectionneur compulsif et libre, Antoine de Galbert, a associé sa fondation au musée sétois et à l’INHA (Institut National d’histoire de l’art) pour financer une bourse de recherche dans le domaine de l’art modeste, en particulier l’art commercial du XXe siècle. Avec sa fondation la maison rouge, Antoine de Galbert a œuvré pendant des années et contre vents et marées pour rendre visible à Paris l’art brut, faire connaître des auteurs jusque-là ignorés par le monde de l’art qu’il est un des rares à collectionner. Il a ainsi ouvert plus grande la fenêtre de l’art, comme l’ont fait Hervé di Rosa et Norbert Duffort, les fondateurs du MIAM où l’esprit de liberté artistique et l’aventure humaine priment.

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