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Mot de passe oublié ?Provence Studios, un pôle de tournage à l’avant-garde
Alors que la sortie de la série The Serpent Queen est prévue en 2022, beaucoup seront sans doute étonnés d’apprendre que le réalisateur américain Justin Haythe a choisi Provence Studios à Martigues pour tourner les huit épisodes inspirés de la vie de Catherine de Médicis. Auparavant il y eut No Limit (Luc Besson, 2015), Les disparus du Lac (Bruno Dega et Jeanne Le Guillou, 2015), La Stagiaire (Isabel Sebastian et Laurent Burtin, 2015 à 2021), Marseille (avec Gérard Depardieu), Caïn, Alex Hugo, Camping Paradis… Côté long métrages, Les Tuches 2 (Olivier Baroux, 2016), Père fils thérapie (Émile Gaudreault, 2016), Overdrive (Antonio Negret, 2017), Gaston Lagaffe (Pierre-François Martin-Laval, 2018), Taxi 5 (Franck Gastambide, 2018), Le temps des secrets et Titane (Palme d’or au Festival de Cannes 2021) ont eux aussi été tournés à Martigues, dans les studios créés en 2014 par Olivier Marchetti.
Avec la reconnaissance de la toute puissante industrie du cinéma américain, l’année 2021 a marqué une nouvelle ère pour Provence Studios. « Le tournage d’avril à septembre de la série The Serpent Queen par le producteur Francis Lawrence (Hunger Games) nous a donné une crédibilité supplémentaire » se réjouit le fondateur du site. En effet, pendant six mois, jusqu’à 1 200 personnes, acteurs, figurants, techniciens et autres spécialistes, ont investi chaque jour les studios. « Plus de 2 millions d’euros ont été dépensés dans l’hôtellerie locale, dont 1,4 million dans un camping de Martigues » ajoute Olivier Marchetti qui prépare le futur de ses studios avec le projet d’un autre site de tournage, actuellement en négociation avec la Ville de Marseille, et d’un autre encore qui devrait être créé en 2022/23 à Port-de-Bouc, commune toute proche de Martigues. Une synergie se met également en place avec les studios de la Victorine à Nice.
La magie de Next Stage. L’offre de Provence Studios a décollé avec le tout nouveau studio Next Stage, entraînant une petite révolution pour les tournages à venir. « Avec l’informatique et un travail de décoration en avant plan, on peut « partir » aux Seychelles à 10 h, puis se rendre au Groenland à midi… Sans prendre l’avion ! » explique un brin amusé Olivier Marchetti. Une « magie » rendue possible grâce à l’équipement high tech dont vient de s’équiper le complexe de tournage martégal. Dans un studio de 1 000 m2 équipé d’un écran LED géant, la toute nouvelle technologie (utilisée, par exemple, par Disney pour sa série Mandalorian, dont le héros se balade à travers l’univers), offre un décor virtuel et immersif, donnant l’illusion que les acteurs se trouvent n’importe où sur la planète. « On est à la pointe de ce qui existe aujourd’hui, ajoute Olivier Marchetti. En Europe, il en existe seulement à Paris, à Berlin et au Royaume-Uni ».
Un pan de l'économie non négligeable. Parmi la dizaine de séries françaises tournées à Provence Studios, Camping Paradis a désormais ses quartiers à Martigues. La série, rendue célèbre par Tom Delormes et son équipe, y dispose de 1 500 m2 pour la création de ses décors et l'entrepôt de matériel. D’avril à juillet et de septembre à décembre, les tournages se déroulent dans un studio de 1,5 hectare en plein air. Un faux camping a été construit à côté de celui d’origine, le camping l’Arquet Côte Bleue, et la plage de La Saulce ou encore le centre-ville de Martigues sont régulièrement filmés.
« En six ans nous avons accueilli plus de 6 000 tournages, représentant 2 400 jours de tournage et 1 800 de préparation. On évalue les retombées sur l’économie locale à plus de 28 millions d’euros : hébergement, restauration, recrutement pour les tournages, résume le maire communiste de Martigues, Gaby Charroux. Par ailleurs, nous bénéficions d’une reconnaissance nationale, le Centre National du Cinéma vient de débloquer 800 000 euros d’aides dans le cadre de son plan de modernisation de l’appareil de production. » Permanent, Provence Studios présente l’intérêt d'un coût d’exploitation réduit « et de proposer un excellent rapport qualité prix par rapport à la concurrence internationale » assure son président. La chaîne Arte y a tourné un premier court-métrage en septembre.
