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La jeune photographie européenne circule à Paris

par Véronique Giraud
Sous la halle Aubervilliers du Centquatre, les images de Bobby Beasley réalisées après son confinement. ©Rivaud/NAJA
Sous la halle Aubervilliers du Centquatre, les images de Bobby Beasley réalisées après son confinement. ©Rivaud/NAJA
Dans l'un des ateliers du Centquatre, en présence des jeunes artistes photographes. ©RIvaud/NAJA
Dans l'un des ateliers du Centquatre, en présence des jeunes artistes photographes. ©RIvaud/NAJA
De sa sanglante guerre civile (1989-2003), le Libéria ne parle pas. Aucun mémorial n’a été édifié. Le travail qu'Elliot Verdier a réalisé à la chambre noire explore les mécanismes de la résilience d'une population meutrie et les invisibles ressorts du traumatisme psychique de la guerre. ©Rivaud/NAJA
De sa sanglante guerre civile (1989-2003), le Libéria ne parle pas. Aucun mémorial n’a été édifié. Le travail qu'Elliot Verdier a réalisé à la chambre noire explore les mécanismes de la résilience d'une population meutrie et les invisibles ressorts du traumatisme psychique de la guerre. ©Rivaud/NAJA
À gauche, le projet de Marianne et Katarzyna WASOWSKA qui ont choisi de retracer l’histoire de la migration polonaise vers l’Amérique du Sud, dès la fin du XIXe siècle. À droite, Mathias DE LATTRE accompagne sa mère, diagnostiquée bipolaire, dans sa cure à base psilocybine. © Rivaud/NAJA
À gauche, le projet de Marianne et Katarzyna WASOWSKA qui ont choisi de retracer l’histoire de la migration polonaise vers l’Amérique du Sud, dès la fin du XIXe siècle. À droite, Mathias DE LATTRE accompagne sa mère, diagnostiquée bipolaire, dans sa cure à base psilocybine. © Rivaud/NAJA
L’année où elle a eu 31 ans, et sa fille 13 ans, la photographe Varya KOZHEVNIKOVA et sa fille ont commencé à porter des vêtements et des chaussures de la même taille. Elles ont alors commencé à jouer à un jeu appelé « Et si j’étais toi ? », en échangeant leurs vêtements et leurs rôles.  ©RIvaud/NAJA
L’année où elle a eu 31 ans, et sa fille 13 ans, la photographe Varya KOZHEVNIKOVA et sa fille ont commencé à porter des vêtements et des chaussures de la même taille. Elles ont alors commencé à jouer à un jeu appelé « Et si j’étais toi ? », en échangeant leurs vêtements et leurs rôles. ©RIvaud/NAJA
The Universe Makers, installation du projet de Bianca Salvo qui traite la photo comme preuve de la conquête spatiale. ©Rivaud/NAJA
The Universe Makers, installation du projet de Bianca Salvo qui traite la photo comme preuve de la conquête spatiale. ©Rivaud/NAJA
Arts visuels Photographie Publié le 12/03/2021
Le festival Circulation(s) préserve soigneusement son ADN : la valorisation de jeunes photographes européens et de la grande diversité du médium. Les 29 projets sélectionnés par le comité artistique de Fetart ont fait le voyage jusqu’à Paris. Et si le public est privé de leur exposition, chacun pourra découvrir ces précieux regards à travers un voyage virtuel dans les allées et ateliers du Centquatre.

2021 est décidément une année très particulière. Pour Circulation(s), dont c’est la 11e édition, le public ne pourra sans doute pas parcourir la halle et les ateliers du Centquatre-Paris. C’est bien dommage car dans le festival des jeunes photographes d'Europe circule un vent nouveau avec une première édition des douze commissaires passionnées du comité artistique de l’association Fetart qui œuvre désormais sans Marion Hislen, sa directrice et fondatrice partie pour d’autre aventures photographiques.

Sous la verrière de la halle Aubervilliers, l’orange, le rouge, le bleu, le jaune colorent de grands parallélépipèdes. Sur ces blocs de teintes vives, qui créent un relief inhabituel, s’affichent des travaux photographiques. En recto-verso et en formats XXL. Dans les quatre ateliers, les cimaises accueillent d’autres projets scénographiés. Il y a là 33 jeunes photographes de 12 nationalités différentes, que le collectif Fetart veut faire découvrir à Paris. Certains sortent de l'école, d'autres débutent dans la voie d'artiste photographe, tous mesurent combien ce festival est un tremplin pour leur avenir.

 

Écrire en images. Chacun invente son écriture d’images pour dire le hasard d’une rencontre, pour plonger dans l’anonymat d’une forêt et en construire une humanité invisible à la plupart d’entre nous (Bruno Silva), raconter l’enfance dans une maison où chaque pas réveille un souvenir (Beatriz Banha), reformuler les photos les plus courantes du pouvoir politique en mettant en scène ses propres parents (Jesper Boot), se poser au plus près de la douleur profonde et silencieuse engendrée par la sanglante guerre civile au Liberia et la magnifier à la chambre noire (Elliot Verdier), s’émerveiller du corps des femmes se battant en dansant (Aïda Bruyère), extraire des images d’un jeu vidéo et passer les pixels à l’argentique (Eleonora Paciullo), relever l’impact de la conquête spaciale sur notre imaginaire, recueillir les silences de migrants polonais aux États-Unis, traduire l’intime féminin, les effets de la colonisation. Toutes et tous interrogent notre monde, du manque (Marianne et Katarzyna Wasowska) au trop plein d'images de beauté narcissiques (Hanna Zaruma), de l’intime à la sphère publique, en se saisissant d’un paysage, d’un souvenir, d’une rencontre, où en décomposant un phénomène de société. Tous obligent à déporter le regard, en délivrant des visions singulières d'aujourd'hui, d'hier, de demain.

 

Une identité repensée. « Nous avons repris la main » se réjouit Marie Guillemin, une des 12 curatrices du collectif Fetart en charge de la direction artistique du festival. « Nous allons toutes dans la même direction parce que nous portons toutes la même mission, celle de l’association Fetart et de Circulation(s) : valoriser la photo émergente européenne. Nous sommes très fières de notre première sélection. Très attachées à la ligne artistique originelle, nous avons eu envie de la faire évoluer. » Et pour créer une unité visuelle à leur première édition, elles se sont fait accompagner par Marion Flament et Jimme Cloo du studio Bigtime pour la scénographie et par le studio Twice de Fanny Le Bras et Clémentine Berry pour la nouvelle identité graphique du festival. « Elles ont réalisé une identité qui nous ressemble, plus contemporaine ». En témoignent les affiches où le sous-titre de Circulation(s), connu après dix années d’existence, disparaît derrière l'une ou l'autre photo d’un artiste de la sélection. « C’est ce que nous faisons en tant que collectif artistique. Nous mettons toujours les œuvres avant Circulation(s), on sait qu’on sert de tremplin à ces jeunes artistes. »

 

Virtuel Vs Covid. Mais dans le contexte de crise sanitaire, la notion même de circulation est remise en question et, si les œuvres ont pu arriver jusqu’au Centquatre-Paris, il n’est est pas de même pour tous leurs auteurs. Les artistes venant d’Angleterre n’ont pas pu se déplacer, et dans le reste de l’Europe un test positif peut remettre en question leur voyage. C’est une succession d’incertitudes. « L’incertitude première est de savoir si le public va pouvoir voir cette exposition, poursuit Marie Guillemin. Et nous avons créé beaucoup de formats pour le digital afin que le public voie ces œuvres malgré tout ». En effet, Jérémy Vissio a déambuler à travers les œuvres installées, offrant un voyage virtuel inédit. Il sera en ligne, ainsi que les lectures de portfolios permettant aux photographes de présenter leur travail et les discussions en live avec les artistes, dès le 13 mars sur festival-circulations.com. Avec la RATP pour partenaire de l'événement, l'exposition des œuvres se fera aussi en grands formats dans les 13 gares et stations du métro jusqu'à la fin du mois de mai 2021.

 

Festival Circulation(s) 2021 au CENTQUATRE-Paris
5 rue Curial – 75019 Paris, du 13 mars au 2 mai. Dans le métro jusqu'au 31 mai. Visite virtuelle de l'exposition, discussions avec les photographes, lectures de port folios en ligne sur festival-circulations.com.

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